
Un pas supplémentaire vient d’être franchi dans les efforts de pacification du territoire de Djugu, en Ituri. Quatorze armes de type AK-47 et plusieurs grenades ont été déposées par des miliciens d’autodéfense du groupement Taratibo, en chefferie des Mambisa. La cérémonie de remise a eu lieu à Nizi, en présence du chef du groupement, M. Mungudjakisa, et du commandant local des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), bénéficiaire direct de ces armes.
Selon M. Mungudjakisa, ce geste constitue une réponse à la pression militaire exercée ces dernières semaines par les FARDC dans la zone. « La présence des forces loyalistes a convaincu plusieurs jeunes miliciens que la poursuite des hostilités n’avait plus de sens. Ils ont donc accepté de remettre leurs armes et de rentrer à la vie civile », a-t-il déclaré, appelant d’autres porteurs d’armes à suivre le même exemple.
Du côté des FARDC, cette reddition est perçue comme une avancée significative dans le processus de stabilisation. Le commandant basé à Nizi a salué la collaboration entre les autorités coutumières et les forces de défense, affirmant que chaque arme récupérée réduit la capacité de nuisance des groupes armés. Il a en outre réitéré l’engagement de l’armée à protéger la population et à poursuivre les opérations contre les récalcitrants.
Cette remise volontaire d’armes intervient dans un contexte sécuritaire fragile à Djugu, marqué par des violences récurrentes impliquant divers groupes armés. Depuis plusieurs années, les villages de la chefferie des Mambisa connaissent des attaques meurtrières, des déplacements massifs de civils et une déstabilisation de la vie socio-économique. La reddition partielle observée à Taratibo est ainsi considérée comme un signe encourageant, même si la route vers la paix reste encore longue.
Les habitants de Nizi et des environs espèrent que cette dynamique pourra s’élargir à d’autres localités. Certains leaders communautaires plaident pour l’accompagnement de ces ex-miliciens par des programmes de réinsertion socio-économique, afin d’éviter qu’ils ne retournent dans la brousse. « La paix durable ne se construit pas seulement avec les armes déposées, mais aussi avec les opportunités données à ceux qui les détenaient », a fait remarquer un notable local.
En attendant, la population de Djugu suit de près l’évolution de la situation. Si les redditions se multiplient, l’Ituri pourrait progressivement tourner la page des violences et renouer avec la stabilité tant attendue.
Joël Heri Budjo