
La province de l’Ituri est une fois de plus secouée par un drame qui relance le débat sur la protection des civils et la gestion sécuritaire dans cette région meurtrie par des années de violences. Cinq jeunes hommes ont été retrouvés assassinés dans le territoire de Djugu, leurs corps atrocement mutilés, selon des sources locales.
Les victimes sont accusées d’appartenir à la CRP, un groupe armé présumé lié à Thomas Lubanga, ancien chef rebelle de l’Union des Patriotes Congolais (UPC). Cependant, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer la brutalité de leur exécution, estimant qu’elles auraient dû être remises vivantes aux autorités compétentes pour un interrogatoire, si leur culpabilité restait à prouver.
« Pourquoi ne pas les remettre vivants pour interrogatoire aux autorités s’ils sont suspects ? », s’indigne le député national Gardien Iracan.
Dans un ton de plus en plus critique, cet élu de Bunia met en cause la responsabilité du gouverneur militaire, le Lieutenant-Général Luboya N'kashama, en poste depuis 2021. Selon lui, la répétition de tels massacres témoigne d’un échec dans la mission de sécurisation et de protection des civils.
« Le gouverneur militaire a failli à sa mission de protection des civils. La population l’accuse de collaboration avec des criminels au sein des groupes armés », peut-on lire dans un message largement relayé sur son compte X.
Gracien Iracan appelle par ailleurs à l’ouverture d’une enquête urgente et indépendante afin d’établir les responsabilités de ce nouveau drame. Des vidéos de la scène circulent déjà dans plusieurs groupes de discussion en ligne.
Ce nouveau massacre s’ajoute à une longue liste d’exactions commises dans le territoire de Djugu, où des affrontements entre groupes armés et forces de sécurité ont déjà fait des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de personnes depuis plusieurs années.
Alors que les autorités provinciales gardent encore le silence, la population de l’Ituri continue de réclamer justice, vérité et surtout protection.
Diddy MASTAKI