
Cinquante ans après leur première et unique participation à une phase finale de la Coupe du monde, en 1974, les Léopards de la République Démocratique du Congo devront encore patienter avant de retrouver le prestigieux tournoi planétaire. Leur rêve de qualification directe pour le Mondial 2026 s’est compliqué à la suite d’une défaite face au Sénégal au stade des Martyrs de Kinshasa.
Considérée comme la Première Nation francophone d’Afrique à avoir pris part à une phase finale de Coupe du monde, la RDC espérait renouer avec l’histoire après plusieurs tentatives infructueuses, notamment en 2018 contre la Tunisie et en 2022 face au Maroc. Mais une nouvelle fois, le destin n’a toujours pas souri aux Léopards.
Lors de la septième journée des éliminatoires, les Congolais, pourtant en position favorable après un match nul obtenu à l’extérieur, menaient 2-0 face aux Lions de la Téranga. Devant un stade des Martyrs plein à craquer, la RDC semblait tenir son exploit. Malheureusement, le Sénégal a renversé la situation pour s’imposer 3-2, reprenant ainsi la tête du groupe et scellant pratiquement son ticket pour le Mondial.
Cette défaite a pesé lourd. Malgré deux victoires lors des dernières journées, contre le Togo puis face au Soudan, les hommes de Sébastien Desabre ont terminé derrière le Sénégal, auteur d’un parcours presque parfait.
Au total, les Léopards ont bouclé cette campagne avec sept victoires, un match nul et deux défaites. Un bilan honorable, mais insuffisant pour une qualification directe. La RDC devra donc passer par la phase des barrages, prévue du 13 au 16 novembre 2025 au Maroc. Les Congolais affronteront le Cameroun, tandis que le Nigeria croisera le fer avec le Gabon. Les vainqueurs s’opposeront ensuite pour décrocher une place au barrage intercontinental.
Vice-président de la structure « Allez-y les Léopards Grand-Lac Rénové », basée dans la province du Nord-Kivu et dédiée au soutien de l’équipe nationale, Pamphile Bontamba a livré son analyse à l’issue de cette campagne.
« Notre parcours est globalement bon, mais il laisse un goût amer. La contre-performance face au Sénégal nous a fait très mal. On menait deux buts à zéro, puis on s’est fait renverser à domicile. Pour moi, c’est le troisième but du Sénégal qui nous a privés de la Coupe du monde et qui a permis aux Lions de la Téranga de se qualifier directement pour la phase finale », a-t-il expliqué.
Et de poursuivre : « Nous avons certes gagné plusieurs matchs, je ne le nie pas, mais dans le jeu, je ne suis pas convaincu. Contre les petites équipes, nous nous imposons, mais face aux grandes nations, nous avons du mal à prendre le dessus. Je pense que le coach doit élever son niveau, car on ne peut pas se contenter de victoires sans contenu rassurant ».
Regardant déjà vers les barrages, Pamphile Bontamba reste lucide mais optimiste.
« Face au Cameroun, c'est ne sera pas facile. Le Gabon et le Nigeria sont aussi de grosses cylindrées, avec des stars comme Aubameyang ou Osimhen. Ce sera très compliqué, pas seulement pour nous mais aussi pour les autres. Nous devons croire, tout donner et nous battre jusqu’au bout. Le football reste imprévisible, et tant que les matchs ne sont pas joués, tout reste possible », a-t-il dit.
Créée dans la province du Nord-Kivu, la structure « Allez-y les Léopards Grand Lac Rénové » œuvre depuis plusieurs années pour mobiliser le public et soutenir l’équipe nationale congolaise.
« Nous resterons toujours derrière notre équipe, quelles que soient les circonstances. Les Léopards doivent sentir que tout un peuple est avec eux, surtout dans les moments difficiles », a conclu le vice-président.
La RDC jouera donc sa survie face au Cameroun lors d’un match couperet. Une victoire leur permettrait d’affronter le Nigeria ou le Gabon pour espérer décrocher une place en barrage intercontinental.
Georges Ben Muhima