
« L’histoire du Congo doit être racontée par les Congolais eux-mêmes. » C’est le message fort lancé le 19 août 2025 au Collège Alfajiri de Bukavu, lors d’une journée scientifique consacrée à l’histoire de l’Afrique et du Congo.
Organisée par le programme Bokundoli, en partenariat avec l’IDLP, NASSE, IIP, la CEC et Habari RDC, la rencontre a réuni chercheurs, enseignants et étudiants autour du thème : « Revisiter l’histoire de l’Afrique et du Congo : enjeux épistémologiques et didactiques ».
Pour les professeurs Jacques Usungo et Christian Chiza, principaux intervenants, il est urgent de rompre avec une histoire écrite et enseignée à travers le regard occidental. « Trop longtemps, notre mémoire collective a été façonnée par d’autres. Il est temps que les Congolais reprennent la plume pour raconter leur propre trajectoire, avec leurs mots et leur sensibilité », ont-ils plaidé.
Au-delà du simple récit, les chercheurs appellent à bâtir une histoire critique, enracinée dans la réalité congolaise et africaine. L’enseignement doit être repensé, non seulement comme une transmission de faits, mais aussi comme un outil de conscience citoyenne et de valorisation culturelle.
La plateforme Bokundoli, présentée au cours de cette journée, se veut un instrument au service de cette ambition. Elle met à la disposition des enseignants une variété de ressources pédagogiques afin d’enrichir leurs cours et de mieux transmettre une histoire libérée des stéréotypes.
Pour les organisateurs, écrire sa propre histoire n’est pas qu’un acte académique. C’est un geste politique et identitaire, une condition pour renforcer la souveraineté intellectuelle du pays. « Sans mémoire, il n’y a pas de projection vers l’avenir », a résumé un participant.
À travers cette initiative, Bukavu s’est transformée l’espace d’une journée en laboratoire d’une réécriture collective, où l’histoire du Congo n’est plus seulement un objet d’étude, mais un terrain de reconquête et de dignité.
La rédaction