
La Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples (CADHP) se prononcera le 26 juin prochain sur la recevabilité de la requête déposée par la République Démocratique du Congo (RDC) contre le Rwanda, que Kinshasa accuse de violations massives des droits de l'homme sur son territoire.
L'annonce a été faite via un avis officiel daté du 18 juin, précisant que l'arrêt sera prononcé en audience publique à 10h 00 (heure d'Arusha/GMT+3) au siège de la Cour en Tanzanie. Cette décision fait suite à une deuxième audience qui s'est tenue le 13 février dernier, au cours de laquelle la question de la recevabilité de la plainte congolaise a été au cœur des débats.
Dès le début de l'audience de février, la défense rwandaise a cherché à bloquer la procédure, arguant que la requête de la RDC était irrecevable. Les avocats rwandais ont notamment affirmé que les procédures internes et régionales n'avaient pas été entièrement épuisées, rendant, selon eux, la saisine de la CADHP prématurée. Ils ont également mis en doute la crédibilité de la requête congolaise, la jugeant basée sur des informations de presse.
La partie rwandaise est même allée jusqu'à demander à la Cour de suspendre la procédure, en attendant le verdict de la Cour de Justice de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC), une manœuvre contestée par la délégation congolaise. Conduite par Me Samuel Mbemba, vice-ministre de la Justice, la délégation de la RDC a fermement défendu la recevabilité de sa requête.
Me Mbemba a insisté sur le fait que la véritable raison derrière les arguments d'irrecevabilité avancés par le Rwanda était la crainte d'un examen approfondi du dossier, en particulier concernant les crimes imprescriptibles reprochés à Kigali. Il s'est montré confiant quant à la compétence de la CADHP et à la recevabilité de la requête de la RDC, soulignant que Kinshasa dispose de preuves solides pour étayer son dossier.
Daudi Amin