
L’arrestation de Victoire Ingabire, figure emblématique de l’opposition Rwandaise, a provoqué une onde de choc dans les milieux politiques et de la société civile à l’échelle internationale. Cette interpellation, jugée arbitraire par plusieurs voix dissidentes, relance le débat sur l’étouffement de la démocratie au Rwanda.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, Jean-Luc Habyarimana, opposant Rwandais en exil et fils de l’ancien Président Juvénal Habyarimana, n’a pas mâché ses mots : « Nous condamnons fermement l’arrestation de Victoire Ingabire, dont le seul tort est de vouloir comme tant de Rwandais participer pacifiquement et contribuer à la vie politique de son pays ».
Selon les premières informations, Victoire Ingabire aurait été interpellée en raison de la lecture, par certains membres de son parti, d’un manuel de résistance non violente. Une accusation jugée absurde et révélatrice d’un climat politique étouffant à Kigali.
« Cela révèle à quel point le paysage politique rwandais est verrouillé », déplore Jean-Luc Habyarimana, soulignant la criminalisation croissante de l’engagement pacifique.
Appel à la communauté internationale
Dans sa déclaration, Jean-Luc Habyarimana appelle clairement les partenaires du Rwanda, notamment les pays occidentaux et les organisations internationales, à ne pas fermer les yeux sur ce qu’il qualifie de dérive autoritaire : « La communauté internationale et les partenaires du Rwanda ne peuvent pas rester silencieux ».
Il adresse deux demandes précises : La libération immédiate de Victoire Ingabire et l’ouverture du paysage politique rwandais à toutes les voix, y compris critiques.
Pour l'opposant en exil, continuer à museler les opposants pacifiques revient à encourager indirectement la radicalisation : « Si l’engagement pacifique est criminalisé, le message envoyé aux opposants est que seule la force permet d’être entendu. C’est un danger majeur et un échec collectif pour notre pays comme pour la région ».
Une arrestation aux lourdes conséquences politiques
L’affaire Ingabire intervient dans un contexte où les autorités Rwandaises sont régulièrement critiquées pour leur répression des libertés publiques et l’absence de pluralisme. Plusieurs ONG de défense des droits humains, dont Human Rights Watch et Amnesty International, ont déjà pointé du doigt un usage abusif des lois sécuritaires pour faire taire l’opposition.
Alors que le pays s’achemine vers de nouvelles échéances électorales, l’arrestation de Victoire Ingabire risque de jeter une ombre sur le processus politique, tant sur le plan intérieur qu’international.
Diddy MASTAKI