
L’affaire concernant l’utilisation controversée d’un montant de 19 millions de dollars Américains par l'ancien ministre de la Justice, Constant Mutamba, continue de faire couler beaucoup d’encres en République Démocratique du Congo. Accusé à demi-mot d’avoir détourné ces fonds destinés à la construction d’un établissement pénitentiaire moderne à Kisangani, le ministre se retrouve au cœur d’une vive polémique. Cependant, des proches du ministre viennent de livrer des éléments de clarification qui viennent nuancer les accusations formulées dans l’opinion publique.
« Les vérités qui viennent atténuer les choses qui ont été dites sous une clameur publique », affirme une source proche du dossier, insistant sur la nécessité de revenir aux faits.
Des fonds encore intacts et d’origine ministérielle
Selon cette source, les dix-neuf (19) millions USD sont toujours logés dans un compte ouvert à la Rawbank et « aucun dollar n’a été utilisé jusqu’à présent ». Contrairement aux rumeurs ayant circulé, ces fonds ne proviendraient pas du FRIVAO (Fonds de Réparation aux Victimes des Atrocités), mais bel et bien du budget du ministère de la Justice, ce qui change fondamentalement la compréhension du dossier.
Projet connu du gouvernement et du chef de l’État
Le projet de construction de la prison ne serait pas une initiative obscure. Au contraire, notre source affirme que le Président de la République ainsi que le gouvernement étaient dûment informés de ce projet.
Une étude de sol a d’ailleurs été réalisée par l’Université de Kinshasa en mai 2025 à Kisangani, confirmant ainsi que le lieu retenu pour la construction était bien identifié et techniquement viable.
Concernant les allégations de passation de marché douteuse, la source reconnaît que « la procédure a été suivie, mais avec quelques irrégularités administratives », ce qui pourrait justifier un audit interne ou un contrôle administratif, sans pour autant constituer, à ce stade, une preuve de malversation.
La société Zion en pleine légalité
La société Zion, chargée de la construction, a également été ciblée par les critiques. Mais selon les documents présentés, elle disposerait de toutes les reconnaissances légales en RDC : enregistrée auprès de la DGI, connue du ministère des Infrastructures et agréée par l’ARSP pour la sous-traitance, avec un chiffre d’affaires annuel estimé à 15 millions de dollars. Elle aurait même préfinancé les études géotechniques du site, ce qui témoignerait d’un certain engagement dans le projet.
Alors que le climat politique reste tendu et que la transparence dans la gestion des finances publiques reste une exigence majeure du peuple congolais, ces révélations pourraient contribuer à ramener le débat sur des bases factuelles. Il appartient désormais aux instances compétentes de trancher, en toute objectivité, sur la suite à donner à cette affaire.
Diddy MASTAKI