
Une ambiance électrique a régné lundi 04 août lors de l’audience très attendue du procès de Constant Mutamba, Président du parti politique Nouvelle Génération pour l’Émergence du Congo (GENEC). Ce leader politique n’a pas mâché ses mots face à la cour, dénonçant ce qu’il considère comme des intimidations et des menaces à son encontre.
« Ce sont des intimidations ou des menaces ? Arrêtez ce que vous faites là. Monsieur le juge, je ne suis pas là pour recevoir des menaces. Si vous avez déjà un complot planifié, faites-le, je vais tout assumer », a lancé Constant Mutamba, visiblement irrité, devant une salle d’audience tendue et attentive.
Un procès hautement politique ?
Le ton est rapidement monté entre l’accusé et les membres de la cour, notamment lorsque Mutamba a insisté sur la présence d’un certain « Monsieur Kisula », qu’il considère comme un acteur clé dans le déroulement de cette affaire. Un accrochage verbal s’en est suivi avec les juges, ajoutant une nouvelle couche de tension à un procès déjà scruté de près par l’opinion publique et les médias.
Un dossier technique mais explosif
En toile de fond, des accusations liées à des irrégularités supposées dans la passation de marchés publics, une thématique particulièrement sensible dans le contexte de lutte contre la corruption en RDC.
Un expert de l’ARMP (Autorité de Régulation des Marchés Publics) présent à l’audience a d’ailleurs déclaré : « Celui qui sait qu'il fonctionne en marge de la loi évitera à tout prix de passer par l’Autorité de régulation des marchés publics », une déclaration lourde de sous-entendus qui semble pointer du doigt certaines pratiques opaques dans l’administration publique.
Une affaire suivie de près
Ce procès, aux allures de bras de fer entre la justice et une figure politique montante, soulève de nombreuses interrogations sur l’indépendance de la justice, la politisation des affaires judiciaires, et la transparence dans la gestion des deniers publics.
Dans l’attente de la prochaine audience, la défense promet de dévoiler de nouveaux éléments tandis que les observateurs s’interrogent : s’agit-il d’une véritable affaire judiciaire, ou d’un règlement de comptes politique ?
Diddy MASTAKI